
Comprendre les complémentarités entre générations
Les équipes projet actuelles réunissent souvent des collaborateurs issus de plusieurs générations – baby-boomers, générations X, Y, Z – avec des modes de fonctionnement, des valeurs et des attentes parfois très différents. Loin d’être un frein, cette diversité constitue une richesse… à condition d’être comprise, respectée et organisée.
Un des points clés abordés lors de la conférence est l’importance de reconnaître les forces spécifiques de chaque génération.
- Là où les profils expérimentés apportent vision, recul stratégique et gestion des aléas,
- les plus jeunes incarnent agilité, curiosité technologique et ouverture à l’expérimentation.
- À travers une gouvernance projet bienveillante et structurée, il devient alors possible de créer des ponts plutôt que des cloisons.
Le mentorat inversé comme levier d’échange
Parmi les solutions mises en avant, le mentorat inversé s’impose comme un levier particulièrement efficace pour favoriser le dialogue intergénérationnel.
- Le principe : faire en sorte que les jeunes générations accompagnent les plus expérimentées sur des thématiques émergentes (outils numériques, nouvelles méthodes de travail, codes culturels), tout en bénéficiant en retour de leur expérience métier, de leur capacité d’analyse, et de leur compréhension des enjeux organisationnels.
- Ce modèle d’apprentissage croisé permet de renforcer la coopération, de fluidifier les échanges et de déconstruire les stéréotypes. Il remet également en question certaines postures managériales traditionnelles, en valorisant l’écoute et la co-construction plutôt que l’autorité descendante.
Vers un management plus inclusif et agile
- La conférence a également souligné l’enjeu d’un management plus inclusif, capable de valoriser toutes les voix dans l’équipe projet.
- Cela passe par une meilleure prise en compte des préférences générationnelles (formes de communication, rapport au temps, modalités de travail), mais aussi par des pratiques concrètes comme l’adaptation des outils de collaboration, la flexibilité organisationnelle ou encore la reconnaissance du travail sous différentes formes.
- Au-delà de la transmission descendante ou ascendante, c’est une véritable culture de l’échange, du respect mutuel et de la co-apprentissage qu’il faut cultiver.
En pratique : deux leviers pour réussir la fusion des générations
- Mettre en place des binômes croisés : Associez un junior et un senior sur un périmètre de projet pour favoriser le transfert réciproque de compétences. Prévoyez des temps d’échange réguliers pour structurer cette relation.
- Adapter les rituels de projet aux préférences des équipes : Variez les formats (présentiel/distanciel, asynchrone/synchrone), les outils et les rythmes pour créer un cadre qui respecte les besoins de chacun tout en maintenant l’engagement collectif.
- Instaurer un temps d’échange interpersonnel au lancement du projet : Lors du brief initial, proposez un court moment où chaque membre peut partager ses codes, attentes et modes de fonctionnement. Cette pratique simple favorise une meilleure compréhension des styles de travail et de communication, et permet d’éviter les frictions ou malentendus liés aux différences générationnelles.

Conclusion
- La richesse intergénérationnelle n’est plus à prouver. Encore faut-il la cultiver avec intention et méthode.
- En donnant à chacun une place légitime et une occasion de contribuer, le management de projet devient un véritable catalyseur d’intelligence collective.
- La fusion des générations ne se décrète pas : elle se construit, projet après projet, dans l’écoute, la confiance et l’envie de réussir ensemble.
Selon la conférence coanimée par Amélie Marin, Capucine Nicolau, Tannguy Le Dantec.