Actus

Chacun pense à changer le monde et personne ne pense à se changer soi-même

  • 4 mars 2021

Cette phrase de Tolstoï, écrivain russe (1828-1910) est une illustration de nos contradictions personnelles. Ramené dans le monde professionnel, il y a certainement très peu de personnes qui n'ont pas imaginé un jour vouloir changer et améliorer leur environnement de travail. Pourtant, cette recherche d'une certaine idée de perfection va également dans le sens de ... nos propres intérêts. Il est plus facile de demander aux autres de s'adapter plutôt que d'entreprendre les efforts que l'on doit soi-même fournir. Il s'agit non seulement de faire preuve d'empathie mais également de comprendre où sont les intérêts et les zones de stress d'autres personnes. Ce qui nous semble tomber sous le sens n'est pas forcément aussi aisément transposable pour d'autres - notre logique n'est pas leur logique. Il existe bien sûr des situations où même en faisant preuve de volonté, on sent une réticence chez certaines personnes à ne pas vouloir s'adapter: l'effort doit être compris et partagé par tous. Toute la question est de savoir aussi reconnaître ses propres contradictions. Lorsque l'on pense à la phrase de Sartre: l'enfer c'est les autres, il est plus facile de voir les faiblesses d'autrui que de considérer les nôtres. Cela demande d'accepter que tout n'est pas parfait chez nous (et heureusement...) avant de vouloir imposer un certain modèle de comportement chez d'autres. C'est là une des difficultés de travailler en équipe et de devoir composer avec des caractères différents du sien. Cette acceptation est importante car à défaut de reconstruire le monde, nous avons besoin des autres et il est important d'évoluer au sein d'une équipe dans laquelle on se sente bien. Cela ne peut être possible que si chacun accepte de faire des efforts et si ce n'est de changer, d'au moins d'accepter de composer avec les uns et les autres.

Bruno Laude

bruno.laude@pmi-france.org