Faire des erreurs n'est agréable pour personne surtout dans un monde où tout sentiment de retard est rédhibitoire et source d'anxiété. Nous vivons pourtant dans un environnement incertain fait de ruptures parfois brutales. Mais, paradoxalement, nous avons du mal à supporter toute incertitude et au final accepter de se tromper. Dans ces conditions, toute perte de temps consécutive à des erreurs va être considérée comme une déviation inacceptable vis à vis d'une ligne de conduite prédéfinie. D'ailleurs, la tendance actuelle est d'avoir maintenant des projets plus courts permettant une correction rapide et donc de minimiser la portée des erreurs plutôt que des planifications à des échéances lointaines.  La levée des points d'incertitudes passe aussi par l'expérience et la possibilité de se tromper. Comment savoir si l'on n'essaie pas? L'erreur si elle est reconnue et acceptée, est une occasion formidable d'apprentissage à condition de ne pas se focaliser uniquement sur les causes mais également sur l'analyse des points positifs.  Cela permet de renforcer des compétences et des connaissances et de reconnaître la valeur de ce qui aura été accompli. N'oublions pas non plus que l'erreur nous apprend aussi à savourer pleinement les succès. Il ne faudrait pas qu'en cherchant à bannir l'erreur à tout prix, on en vienne à considérer les réussites comme une normalité. L'appréciation des succès ne passerait-elle pas également par une acceptation de l'erreur?

Bruno Laude

bruno.laude@pmi-france.org