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Cette phrase illustre sans doute les dérives de notre monde professionnel actuel : lorsque nous sommes confrontés à une difficulté nous pouvons être amenés à regretter nos choix du passé et à craindre l’avenir. Ces allers-retours entre passé et futur sont le quotidien du chef de projet qui passe une grande partie de son temps à justifier le présent par rapport aux plans passés pour prévoir l'avenir et prendre les décisions qui s’imposent. Il en va de même pour l'entreprise où l'on essaye continuellement de planifier le futur surtout d'un point de vue financier. Au final, il en ressort une véritable anxiété quant à la fiabilité de la planification et à la maîtrise des risques associés dans un monde très mouvant.
Comment alors s'étonner dans cet environnement à caractère anxiogène de ne plus savoir profiter des éléments positifs de notre présent? L’examen du passé peut amener des regrets sur nos choix et nos décisions. Il est toujours facile à la lueur du présent de critiquer les erreurs du passé. Avoir des regrets ne modifie en rien le présent : ce qui est fait est fait et il est impossible de modifier le passé. Il nous faut assumer nos décisions prises avec les données que nous connaissions à ce moment-là.
On imagine toujours qu’en ayant fait des choix différents nous serions arrivés dans une meilleure position. En réalité rien ne peut ni le prouver ni l’infirmer et la situation pourrait être bien pire.
Néanmoins si on reconsidère nos anxiétés vis à vis des scénarios que nous pensions possibles nous nous apercevrions qu’elles étaient pour la plupart exagérées. Il ne faut pas non plus vivre dans une béatitude naïve: la prise en compte du passé nous permet bel et bien de dresser des bilans et d'en tirer des enseignements. Ce retour nous aidera à échafauder des projets futurs de manière sereine plutôt que de s’enfermer dans une angoisse permanente.
Le chef de projet de par son rôle a une responsabilité forte et doit assumer ses choix en créant un environnement sain, bienveillant et serein. Il est important de prendre le temps de célébrer les réussites du moment présent et finalement, ne devrions nous pas adopter comme ligne de vie cette phrase de Lao Tseu: “si tu es en paix, tu vis dans le présent”?
Coécrit par Bruno Laude et Jean-Christophe Pautrat
