Cette phrase et ce thème cher à Boris Cyrulnik, neuropsychiatre français, pourrait illustrer ce que nous vivons aujourd'hui au travers de la crise du Covid. Même s'il y a déjà eu des précédents dans l'histoire, cette crise est nouvelle pour nous et remet en cause un grand nombre de certitudes de nos sociétés modernes. Elle nous fait prendre conscience avec beaucoup d'acuité de l'importance du tissu social et des liens notamment dans la sphère professionnelle. L'entreprise n'est plus seulement vu comme un lieu de travail mais également comme un espace privilégié d'échanges et de contacts. Cette notion qui nous paraissait si naturelle a volé en éclat à l'occasion des confinements successifs. La technologie même si elle a fortement évolué, reste limitative et elle ne saurait remplacer le principe même d'interaction entre les personnes. Ce n'est pas si surprenant si l'on prend en considération le fait que l'espèce humaine a survécu au cours des millénaires grâce à son intelligence collective qui se manifeste au travers d'interactions en présentiel.  Imaginer qu'une technologie de quelques dizaines d'années puisse remplacer du jour au lendemain des habitudes ancestrales est illusoire. Nous avons besoin de la présence d'autres personnes dans nos échanges. Néanmoins, nous avons la chance d'avoir une certaine résilience, une capacité à absorber des chocs émotionnels forts qui nous aide à passer des expériences difficiles de la vie.  Les choses seront certainement différentes après cette crise car elle va s'inscrire dans notre inconscient collectif et aura sans doute des répercussions dans nos actes quotidiens. Dans l'intervalle, nous avons besoin de développer d'avantage d'empathie et de compréhension vis à vis des uns et des autres même si cela doit empiéter sur des discussions à caractère professionnel. Cette  attention renforcera d'autant notre faculté de résilience et pourra nous aider à surmonter cette épreuve.

Bruno Laude

bruno.laude@pmi-france.org