Cette phrase de Winston Churchill (1874 - 1965) a été formulée à une époque où les rythmes de travail étaient certainement moins intenses qu'aujourd'hui. Même s'il s'agit d'une philosophie personnelle, il n'est pas certain que les plus optimistes d'entre nous considèrent dans le monde professionnel actuel que chaque difficulté est une opportunité. Les organisations ont plutôt tendance à avoir une vision pessimiste lorsqu'un obstacle se présente. Nous sommes aujourd'hui dans un monde fait de ruptures, de changements brusques et rapides où gérer plusieurs projets à la fois devient une norme. Nous sommes de plus en plus souvent confrontés à des choix et des décisions à prendre à très court terme avec un nombre limité d'informations. Même s'il est vrai que chaque difficulté peut être considérée comme une manière de voir les choses différemment, il n'est pas sûr que nous soyons toujours intéressés à considérer les opportunités dans chaque difficulté mais bien à les résoudre au plus vite. Beaucoup d'organisations voient d'abord le risque comme un frein à la productivité et non comme une opportunité. En cherchant à avoir des projets ou sous-projets de plus en plus courts, nous sommes d'avantage sensibilisés à tout risque pouvant nous nous faire perdre du temps plutôt que d'en voir les opportunités sous-jacentes. Même dans le cas où une opportunité est détectée, nous avons tendance à voir le risque associé à cette opportunité et donc la perte potentielle alors que l'inverse n'est pas vrai. Pourtant, à titre personnel, cette philosophie permet de voir les choses autrement et chaque difficulté peut être vue comme une manière de progresser et d'apprendre. Nous avons sans doute parfois besoin de changer de lunette pour mieux percevoir le bénéfice que l'on peut retirer des difficultés auxquelles on fait face et surtout de prendre le temps nécessaire pour cela.     

Bruno Laude

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